C'est dans son Sud natal qu'une fois encore René Frégni situe l'intrigue de son roman. Toutefois si dans les précédents il nous avait habitués à se mettre lui-même en scène il n'est ici question que d'un serveur Paul amoureux de la plonge et des femmes. Parmi toutes celles qu'il croise dans son restaurant ou au cours de ses promenades c'est à Sylvia qu'il a choisi de donner son c?ur. Mais Sylvia est une femme fragile et déjà liée à un homme Altona si bien que l'amour deviendra très vite souffrance : possédé par le manque et la jalousie Paul tombera dans une passion dévorante qui le conduira à tuer son rival. Malgré le thème L'Été est un texte léger. L'écriture y est efficace proche du journalisme. À la lecture de certaines pages on se sent même plus proche du "fait divers" que de la littérature mais c'est sans doute pour servir son propos que l'auteur a fait ce choix. L'Été peut en effet être considéré comme un texte qui révèle ce que les journaux taisent : comment naît l'envie de tuer ? Comment devient-on un meurtrier ? Rien d'étonnant à ce que René Frégni se soit penché sur ce thème. Depuis maintenant quelques années il anime des ateliers d'écriture en prison et il a appris sinon à comprendre le crime du moins à l'interroger. --Isabelle Magnien