Saccages

J'ai saccagé ma vie pour mes 45 m2. Pour jouir seul de cette longue cage j'ai découragé Claudia exclu Sylvie et maintenant je désespère Nina. A chaque guerre je ressors mon arme sainte l'argument qui m'ennoblit et mine l'opposant : J'ai besoin d'être seul pour travailler. J'ai saccagé ma vie pour l'écriture. Pour elle j'ai découragé Claudia exclu Sylvie et maintenant je désespère Nina. L'amour n'a pas droit de cité dans mon clapier je lui préfère mon corps à corps avec l'écriture qui elle me donne peu en retour : peu de plaisir trop peu de pages si peu de lecteurs infiniment peu d'argent. Ca n'a pas de sens. Cela cache quelque chose. Plus que l'acte d'écrire je dois chérir un ou plusieurs éléments de la panoplie de l'écrivain : le sentiment de liberté la coiffure rebelle la solitude la coupure l'infortune la perte l'humiliation. Mon combat est un beurre et ma vie un saccage. On ne peut pas mieux définir l'attitude narquoise acerbe ironique mélancolique aussi de Patrice Lelorain. Par ces signes il donne parfaitement le ton de ses chroniques drôles et caustiques qui sont comme des instantanés sur notre époque