Les cent jours ou l'esprit de sacrifice- la chute de napoléon

Cent jours pour passer de la France d'hier à la France moderne. Entre le Ier mars 1815 date du débarquement de Napoléon à Golfe-Juan et le 8 juillet où le roi Louis XVIII réintègre la capitale après l'abdication de l'Empereur se déroule un épisode qui stupéfie les Français et l'Europe. Au coeur de la pièce campe un Napoléon revenu d'un exil à l'île d'Elbe où il a mûri rêvé et préparé sa revanche. Mais ce Napoléon-là est un homme seul dépouillé de son mystère impérial doutant souvent de lui et de son destin acharné à convaincre les notables que le libéralisme est la solution d'avenir pour le pays et les coalisés qu'il veut la paix. En face de lui Louis XVIII incarne une philosophie une mémoire une légitimité différente. Leur confrontation ravive le conflit entre Révolution et contre-révolution tandis qu'émerge une nouvelle fracture entre le pouvoir et la société. Dans cette atmosphère de guerre franco-française et devant la menace d'invasion se dessinent les partis et les idées de demain. Dans l'ombre il y a des seconds rôles prodigieux qui rêvent du pouvoir -Talleyrand et Fouché- qui jouent leur vie -La Bédoyère ou Ney- qui complotent spéculent et écrivent. Il y a ces mille grognards marchant à la mort pour un homme qui les fait rêver et pleurer. Il y a ces Français transportés par le retour du Petit Caporal et ceux qui lui crachent leur haine au visage. Et ces étrangers Metternich Blücher ou Wellington qui s'emploient à briser un ennemi aussi détesté qu'admiré. Ce qui était une aventure devient une épopée. Tout le monde en connaît par coeur les étapes : la marche sur Paris conquise sans un coup de feu l'accouchement laborieux d'un empire libéral les combats titanesques de Belgique jusqu'à Waterloo les intrigues pour la prise du pouvoir et le départ vers l'exil. Dans un style flamboyant et avec une connaissance intime de la période le livre de Dominique de Villepin se hisse à la hauteur de l'épisode. Il propose aussi en suivant la thématique du sacrifice une étonnante métaphore de notre histoire nationale. En s'inscrivant dans la grande tradition des historiens politiques du XIXe siècle il se propose d'éclairer les mécanismes du pouvoir d'élucider la naissance des grandes idées qui ont fait la France des deux derniers siècles. C''st pourquoi cet ouvrage est aussi un questionnement du siècle